LES IMMOBILES

Le 22/08/2016 13:00


C’était décembre. La pluie tombait en vrac. Les flaques, en grappe sur Lyon. La Neige, absente.
J’écris sur le fascisme à cette époque. Je n’écris pas, je crie. Je crache. Je travaille à ma postérité.
J’écris des textes loins de moi, pour d’autres, je parle avec des préceptes et concepts de paroles
étrangères. Je me fais copiste. Mes textes sont âpres, et vulgaires, je ne trouve pas l’angle. C’était
décembre 2013.
Et puis, je ne sais pas, c’est à nouveau l’histoire d’une traversée. Un voyage en train. Sur le trajet
Lyon-Nancy, la pluie se mue en neige. Je comprends que c’est cela que je dois écrire. Ecrire la
verte et blanche vallée (au dépend des saisons). Je pense au petit fascisme que nous portons tous
en nous, à l’époque je débute Pasolini, c’est complexe, j’aime ça, des ailes me poussent, j’écris,
encore, et encore.
Un village prend plume, des habitants. J’écris une choralité, j’écris une ode. Et puis ce qui me tient
revient. Je réécris sur le fascisme et sur l’émancipation. Un couple de citadins, je l’écris. Une voisine,
je l’écris. L’adaptation, je l’écris. La soumission, je l’écris. Le désordre des choses, je l’écris.
Je me pose une question: si la communauté pour s’ériger à besoin de règles, qu’advient-il de celui
qui ne les accepte pas ? Et à l’inverse, qu’advient-il du libre-arbitre de celui qui les accepte ? Ça
tient du mythe.
Un mythe, voilà. Parce je suis né dans un village de chasseurs et de conteurs, et que c’est aussi
pour eux que j’écris.

Guillaume CAYET

『 « Le regard de l’écriture serait peut-être le savoir d’une peur » Georges Didi-Huberman, Mémorandum pour la peste

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