Événement Partenaire
"É delicia ter amor" - modinhas e lundus lusitaniens et brésiliens du XVIII.
Ensemble Americantiga • le 25 août 2024
Heure et lieu
25 août 2024, 17:00
Théâtre de l'Opprimé, 78 Rue du Charolais, 75012 Paris, France
Billetterie sur place uniquement
En espèces seulement, dans la limite des places disponibles
Réservation conseillée
À propos
La caractéristique musicale portugaise est toujours associée à cette oscillation entre la joie et la mélancolie nostalgique. Le mot "Saudade", l'une des expressions les plus emblématiques de la langue portugaise réunit ces deux émotions dans un sens spécifique: il s'agit d'une délicieuse nostalgie, une mélancolie amoureuse qui fait sourire en pleurant. C'est le manque de la patrie pour les matelots, le manque du ou de la bien aimée, mais c'est aussi une autre expression de la joie de vivre, du gout du bon vin et de la bonne chère.
Ce programme cherche à explorer ces affections de "Saudade" et du délicieux plaisir qui est d'avoir de l'amour".
Le concert commence par une des chansons portugaises les plus anciennes à mentionner le mot "saudade". La chanson est anonyme du XVIIe siècle, qui contraste avec les variations les plus anciennes sur le célèbre thème du XVIe siècle dit "Follia di Spagna", qui, selon les chercheurs, est portugais d'origine, puisque sa première apparition figure sur un document de Gil Vicente en 1517. Ces variations intègrent la Casta de Lisões de 1720 pour violon solo de Pedro Lopes Nogueira. Le XVIIIe siècle, avec le règne de D. João V, fut le grand moment d'Italianisation culturelle au Portugal. Tous les arts s'inspirent des modèles Italiens, en particulier de ceux de la cour papale de Rome. De nombreux musiciens italiens passent par la cour de Lisbonne, comme Giovanni Antonio Bononcini avant de se rendre à Londres et rencontrer Haendel. Domenico Scarlatti, comme son compatriote Farinelli, accompagne son élève, la princesse Portugaise Maria Bárbara de Bragança à Madrid et y compose ses célèbres sonates pour clavecin.
Après le terrible tremblement de terre de Lisbonne en 1755 et avec la reconstruction de la ville, l'influence artistique Napolitaine sur la société portugaise se fait présente avec ses op ras, ses Mélodies et son modèle d'éducation musicale. C'est dans ce contexte que les compositeurs portugais et italiens travaillant à Lisbonne, composent des modinhas, de la musique instrumentale et de l'opéra "au goût portugais" néanmoins les racines sont pourtant clairement italiennes. A cette époque, le genre "Modinha" désigne une mélodie, ou plutôt une romance, en portugais à une ou deux voix. Il apparaît aussi constamment dans l'opéra "au goût portugais" et devient emblématique pour l'émergence ultérieure du Fado et, déjà au Brésil, de la création de la Samba en rejoignant le Lundum d'origine africaine. Le climax de l'union entre la nostalgie mélancolique et la joie des tropiques s'est manifesté lors de l'exil de la cour portugaise à
Rio de Janeiro entre 1808 et 1821, alors qu'elle échappe à Napoléon Ier.
Le peuple portugais s'est plus que jamais uni aux Brésiliens, dans un Royaume-Uni de culture, musique, connaissances et saveurs.
Avec
sopranos Luanda Siqueira et Sofia Pedro • violon I Patrick Oliva • violon II Raquel Cravino • violoncelle Olivia Gutherz • guitare baroque Ronaldo Lopes • clavecin et direction Ricardo Bernardes